Sommaire Exécutif
Le leader de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) Joseph Kony a prouvé qu’il était capable de déjouer les rivalités internes et les menaces militaires depuis trois décennies, mais son contrôle sur la structure de commande du groupe s’avère ébranlé. Les groupes de la LRA sont dispersés sur un vaste territoire, et les combattants Ougandais s’échappe lentement mais régulièrement, démoralisés par les mesures disciplinaires strictes prises par Kony et son manque de vision pour le futur. Au moins un groupe de combattants de la LRA mené par Achaye Doctor s’est séparé de la commande de la commande de Kony et opère indépendemment.
En dépit des bouleversements internes, la LRA reste une menace persistante, et même renaissante, pour les civils, en particulier dans l'est de la République Centrafricaine (RCA). Le groupe a enlevé 344 personnes au cours des six premiers mois de 2016, plus que dans les six premiers mois de chaque année depuis 2010. La plupart des personnes enlevées étaient des adultes forcés de porter des biens pillés vers des camps de la LRA avant d’être relâchés, mais des défecteurs de la LRA rapportent qu’en Décembre 2015, Kony avait aussi ordonné à certains officiers en RCA d’enlever plusieurs dizaine d’enfants et de les intégrer dans le groupe rebelle. A la fin de Juin 2016, la LRA avait enlevé 65 enfants Centrafricain dont 39 sont toujours en captivité ou portés disparus.
La violence de la LRA dans le nord de la République Démocratique du Congo (RDC) était plus basse dans le Trimestre 1 de 2016 (Janvier-Mars) qu’elle ne l’était pour la même période des deux années précédentes. Cependant, les attaques et les enlèvements de la LRA en RDC ont plus que doublé dans le Trimestre 2 (Avril-Mai), en partie en rapport avec l’arrivée d’un groupe LRA dans le Parc National de la Garamba pour braconner les éléphants.
Au total, la LRA a enlevé 498 civils et en a tué 17 au cours de 122 attaques entre Janvier et Juin 2016, la plupart des attaques se déroulant dans l’est de la RCA et dans le nord de la RDC. Les exceptions étaient deux attaques dans l’enclave de Kafia Kingi, contrôlée par le Soudan. Ce sont les premières attaques de la LRA crédible signalées contre des civils dans la région depuis que le groupe y a établi une présence en 2010.