Besoins Humanitaire et Chiffres Clé
Le Sénégal continue d’être confronté à une crise alimentaire et nutritionnelle qui touche particulièrement le nord et l’est du pays. Selon les estimations faites en novembre 20151, plus de 2,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire (soit 17% de la population), dont 220 461 seront en crise pendant la période de soudure 20162. Le nombre d’enfants en situation de malnutrition aiguë pourrait être de plus de 407 500 en 2016, parmi lesquels plus de 86 000 en sévère3. Les chocs climatiques tels que la sécheresse et le retard de démarrage de la saison pluvieuse ont affecté le nord du pays alors que dans d’autres zones les inondations ont affecté plus de 60 000 personnes4.
L’épidémie de la maladie à virus Ebola (MVE) qui a sévi aux portes du pays a montré qu’un renforcement du système de surveillance épidémiologique ainsi que le renforcement des structures de santé sont requis.
Selon les résultats de l’analyse du Cadre Harmonisé de novembre 2015, pour la période projetée (juin - juillet - août 2016), 1,5% de la population, soit 220 461 personnes, seront en situation de crise. Les départements les plus affectés seront essentiellement situés dans la région de Matam (Matam, Ranérou, Kanel). Sur la base des mêmes estimations, l’Equipe Humanitaire du Sénégal juge qu’en 2016, 620 461 personnes seront dans le besoin pour ce secteur : 400 000 personnes en phase 2 (sous pression) et 214 477 personnes en phase 3 (crise) et 5 984 en phase 4 (urgence).
Les perspectives pour 2016 font apparaitre des besoins importants en nutrition. Les autorités nationales ont évalué à plus de 407 500, le nombre d’enfants de moins de 5 ans à risque de malnutrition aiguë en 2016, ce qui représente une augmentation de 25% par rapport à 2015 (326 500). L’estimation du nombre de cas de malnutrition aiguë sévère attendu augmente également, passant de 68 000 cas en 2015 à 86 000 en 2016 (+ 26%), dont la plupart sont concentrés dans les régions au nord et à l’est. Les cas de malnutrition chronique, quant à eux, prédominent dans le sud du pays. Malgré l’action du Gouvernement et des partenaires, des moyens et capacités supplémentaires sont encore nécessaires en 2016 pour soutenir les activités de prise en charge et de prévention de la sous-nutrition.
Bien que les dégâts causés par les inondations de 2015 ne furent pas très importants comparés aux années 2009 et 2010, les prévisions pour l’année 2016, avec le retour de la pluviométrie, montrent qu’il demeure prioritaire de renforcer les systèmes d’alerte précoce et les mesures de prévention pour l’hivernage 2016. Dans les zones affectées par la crise nutritionnelle, l’accès aux services d’EHA devra être renforcé afin de prévenir les maladies diarrhéiques, facteurs aggravants de la malnutrition.
Le Sénégal reste vulnérable aux épidémies et doit renforcer ses capacités dans le cadre du Règlement Sanitaire International (RSI), particulièrement celles relatives aux points d’entrée. Bien qu’aucune épidémie n’ait été enregistrée en 2015, le risque de survenue, notamment de méningite à germes ,autre que le méningocoque A, persiste dans un contexte de carence de vaccins et d’autres antigènes. 17 188 réfugiés et demandeurs d’asile sont sur le territoire du Sénégal1 . La majorité des réfugiés, retournés et autres groupes vulnérables dépendent d’une assistance multidimensionnelle pour subvenir à leurs besoins, améliorer leurs moyens d’existence et assurer leur protection.